Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/312

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rons remplir un grand rôle. La désunion était déjà dans l’armée impériale avant qu’elle eut seulement atteint l’ennemi ; les omrahs n’obéissaient qu’avec répugnance à Purvez, en raison de sa grande jeunesse qui ne lui laissait pas la force de les y contraindre ; il fut rappelé. L’empereur se mit en marche pour aller prendre lui-même le commandement de l’armée. En attendant son arrivée, Chirrum, un autre de ses fils, chargé de poursuivre la guerre, pénétra dans les montagnes avec une force considérable : le roi d’Odypoor s’en effraya et sollicita la paix ; Chirrum, qui lui-même avait hâte de conclure, pour s’assurer la gloire d’avoir terminé la guerre, lui accorda des conditions favorables. Ce fut à cette époque que sir Thomas Roë, premier ambassadeur anglais auprès du grand Mogol, parut dans l’Inde ; l’empereur alors à Ajmire, le reçut avec distinction, et se montra flatté de la démarche du roi d’Angleterre.

Dans l’année 1615, des troubles s’élevèrent de nouveau dans les provinces de Guzerate et de Cabul. Dans les parties les plus éloignées et les plus inaccessibles du Cabul vivait une race d’hommes connus sous le nom de Coolics : ils exerçaient de perpétuelles déprédations sur les habitants des terres ouvertes et cultivées. Jehangire donna des ordres pour leur entière extirpation ; le plus grand nombre fut égorgé, le reste s’enfuit dans les montagnes. Les Afghans envahirent fréquemment le Cabul, mais furent toujours repoussés dans leurs mon-