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fit appeler Sultan-Allah-ad-Dien-Hussein-Kongoh-Bahmenee, et devint le fondateur de la dynastie des Bahmenides. Malgré l’éclat de sa fortune nouvelle, il se souvint de son ancien maître, qui, en la prédisant, en avait peut-être été le véritable auteur : il le fit ministre des finances, et associa son nom à tous les édits royaux. Hussein, après avoir achevé de soumettre toutes les provinces du Deccan, mourut en 1357, dans sa soixante-septième année.

Mahomet, fils d’Allah-Bahmenee, lui succéda sur le trône. Il soumit les rajahs de Telingana et de Beejanuggur, ville située sur la Kistna, et à cette époque capitale d’un royaume considérable. Des conspirations de palais, des usurpations, des assassinats forment dès lors l’histoire de cette dynastie, aussi bien que celle des autres royaumes de l’Inde. Les gouverneurs des provinces de Malwa, de Candesh et de Guzerate, qui, au déclin des dynasties afghanes, en avaient secoué le joug, devinrent les adversaires ordinaires des souverains du Deccan. La province d’Orissa et l’île de Goa vinrent s’ajouter à leur domination. Mais vers la fin du xve et au commencement du xvie siècle, les prétentions des omrahs remplirent l’État de discorde et de confusion. Le souverain, alors nommé Mahomet, esclave de ses plaisirs et de son indolence, ne montrait ni énergie ni talent pour le gouvernement. Sous son règne, qui ne dura pas moins de trente-sept années ; quatre des principaux omrahs se déclarèrent indépendants ; un cinquième, demeuré à la cour, ré-