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nemis. Alors le conducteur de son éléphant, voyant ou croyant voir venir un coup mortel, s’écrie qu’il se rend ; il s’offre à conduire l’éléphant partout où l’on voudra. Hemoo est ainsi fait prisonnier à la fin du combat. Presque expirant, épuisé par la souffrance et le sang qu’il a perdu, il est amené en présence d’Ackbar. Beiram, s’adressant au jeune empereur et lui montrant le captif, lui dit : « Tuez de vos propres mains ce dangereux rebelle, et vous aurez fait une action méritoire. » Ackbar, pour obéir à l’avis de son ministre, tira son épée ; mais, après avoir légèrement touché la tête du captif, se mit à fondre en larmes. Le ministre inflexible condamna d’un regard sévère ce mouvement de compassion, puis, d’un seul coup de son sabre, fit rouler la tête d’Hemoo aux pieds du jeune empereur. 1,500 éléphants tombèrent dans les mains de l’armée impériale, et Ackbar entra aussitôt dans Delhi sans rencontrer d’autre opposition. Dans la même année, malgré cette victoire, une armée persane fit une invasion dans la province de Candahar ; elle en demeura maîtresse pendant quelque temps. Secunder s’avança dans les provinces occidentales, et à son approche le gouverneur de Lahore prit la fuite ; mais Ackbar marcha tout aussitôt contre ce nouvel ennemi. Assiégé dans la forteresse de Mankote, Secunder se vit obligé de rendre la place et de renoncer à toutes ses prétentions au trône. Il obtint en retour la faculté de se retirer au Bengale, et Ackbar retourna à Lahore.