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ment bataille ; Ackbar se joignit à l’avis de son ministre, et cette ardeur du jeune prince acheva de décider la question. On résolut de commencer immédiatement les hostilités ; un des principaux officiers mogols se dirigea contre Secunder-Shah, tandis que l’empereur se prépara à marcher contre Hemoo.

Hemoo, de son côté, avait fait toutes dispositions pour rencontrer l’armée impériale. Les deux armées se trouvèrent en présence auprès du village de Paniput ; et le 5 novembre 1556 l’action s’engagea. Hemoo poussa d’abord en avant ses éléphants, avec lesquels il se flattait de jeter le désordre et l’effroi dans la cavalerie ennemie ; les Mogols étaient, en effet, peu habitués à combattre ces animaux ; toutefois, loin de s’en effrayer, ils les attaquèrent délibérément. Ceux-ci, percés à la trompe par des flèches, des lances, des javelines, devinrent furieux, cessèrent d’écouter leurs conducteurs, et s’enfuirent à travers les rangs des Afghans. Monté lui-même sur un éléphant d’une taille gigantesque, Hemoo continua de combattre avec une grande bravoure. À la tête de 4,000 chevaux, il pénétra jusqu’au centre de l’armée mogole ; mais atteint d’une flèche à l’œil, un moment surmonté par la douleur, il se laissa tomber. Revenu à lui, il arracha courageusement la flèche et l’œil, et rallia ses troupes. À l’aide d’un corps d’élite peu nombreux, entouré de toutes parts, il s’efforçait de se frayer un chemin à travers ses en-