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à travers le désert ; on était alors auprès d’Ameercot ; Humayoon se rendit de là dans le Candahar, où il espérait trouver quelques secours ; il fut attaqué, au contraire, par le gouverneur de la province et obligé de fuir, laissant derrière lui sa femme et son fils. Ackbar et sa mère tombèrent entre les mains de ce gouverneur, qui se hâta de les envoyer tous deux à Kamran. Au début de son entreprise sur l’Indostan, Humayoon s’étant emparé du Caboul, ne tarda pas à les reprendre. Prenant dans ses bras Ackbar, alors âgé de quatre ans, il lui dit : « Des frères envieux jetèrent Joseph dans un puits ; la providence l’en tira pour l’élever à l’apogée de la gloire ; il en sera de même de toi, ô mon Ackbar ! » Une autre fois, les vicissitudes de la guerre firent tomber de nouveau ce dernier entre les mains de son oncle. Humayoon se hâta d’aller mettre le siège devant Caboul, où Kamran s’était retiré ; alors Ackbar, attaché à un poteau, fut exposé sur les remparts ; mais Humayoon trouva moyen de faire publier dans la ville que s’il tombait un cheveu de la tête de l’enfant, les habitants de Caboul seraient passés au fil de l’épée et la ville détruite de fond en comble. Kamran, craignant un soulèvement de la population s’il persistait dans son barbare procédé, fit retirer Ackbar du poteau fatal. Après tant de vicissitudes, la destinée semble d’ailleurs avoir voulu réaliser, à compter de ce moment, les prophéties de Humayoon.

Les circonstances étaient critiques : Secunder