Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de prononcer le nom de Dieu quand par hasard il se trouvait avoir négligé de s’acquitter de ces dernières cérémonies. On raconte à ce sujet qu’ayant eu occasion d’appeler un certain Meer-Abdool-Hye, dont le nom veut dire esclave de Dieu, il s’arrêta après avoir prononcé les syllabes esclave de, se souvenant qu’il avait négligé de prendre un bain le matin. Comme tous ceux de sa race, car c’est un trait particulier à la maison de Timour, Humayoon mêlait la culture des lettres aux travaux de la guerre ; il se plaisait avec les poëtes et les lettrés. Livré lui-même à la culture de la géographie et de l’astronomie, il écrivit plusieurs dissertations sur ces sciences. En honneur de son goût pour les études astronomiques, il fit construire sept palais dédiés aux sept planètes : les peintures, les décorations des appartements intérieurs, même les vêtements des gens de service de chacun d’eux étaient formés de signes, de symboles, d’emblèmes de la planète à laquelle il était consacré ; et Humayoon donnait tour à tour audience dans l’un ou l’autre selon le jour de la semaine. Il a laissé l’histoire de sa vie, et grand nombre de poésies ; on en remarque parmi celles-ci de consacrées aux délices de l’opium.

Ackbar, fils d’Humayoon, monta sur le trône. À peine âgé de quatorze ans, mais nourri dans l’adversité, il jouissait d’une grande vigueur de corps et d’une précoce énergie d’esprit. Déjà nous avons raconté sa naissance, pendant la fuite de son père