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les deux armées furent en présence. Alors, un matin où Ackbar visitait les avant-postes, les Afghans firent sortir toutes leurs forces du camp et offrirent la bataille ; le défi fut accepté, et, le 15 mai 1555, s’engagea le combat où devait se décider le sort de l’empire. Humayoon fit attaquer la droite de l’ennemi ; elle fut aussitôt brisée ; les Afghans, qui depuis long-temps voyaient la fortune leur échapper, avant de combattre étaient à demi vaincus. La confusion se mit parmi eux ; Secunder-Shah s’enfuit dans les montagnes. Peu de jours après, Delhi et Agra furent capturées sans avoir essayé de résistance. Le mois suivant, Humayoon fit une entrée triomphale dans Delhi, et à compter de ce moment l’empire appartient pour toujours à la maison de Timour. Secunder-Shah avait rallié quelques forces malgré sa défaite ; mais comme le danger n’était point sérieux, Humayoon demeura à Delhi, et se contenta d’envoyer contre lui son fils Ackbar, sous la direction de Beiram-Khan.

Humayoon ne jouit pas long-temps de ces faveurs de la fortune : six mois s’étaient a peine écoulés depuis sa restauration, lorsqu’il mourut d’une chute sur un escalier de marbre. Il était âgé de cinquante et un ans, en avait régné vingt-cinq, tant dans le Caboul que sur le trône de l’Indostan. C’était un prince brave et magnifique à un haut degré ; on vantait aussi son extrême régularité dans l’accomplissement de ses devoirs religieux et de ses ablutions. D’après les historiens il ne lui arriva jamais