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disposé récemment. Un corps de 10,000 cavaliers fut mis sous ses ordres, avec lequel il commença ses opérations sur Caboul et Candahar. Après une lutte de plusieurs années et des chances diverses, il demeura maître des deux provinces. Kamram, ce frère qui le premier l’avait trahi, le fut lui-même par le commandant d’une place où il s’était réfugié et fut livré à Humayoon. Les chefs mogols opinèrent unanimement pour qu’il fût mis à mort, comme le seul moyen de prévenir la guerre civile dans l’avenir ; Humayoon leur résista, et se contenta de faire aveugler le prisonnier. Peu de jours après l’exécution de la sentence, il se rendit auprès de Kamram ; à son approche, celui-ci se leva, fit quelques pas mal assurés vers son frère, et dit : « Gloire au roi, de ce qu’il a daigné visiter l’infortune ! » Kamram obtint, peu après, la permission de se rendre en pèlerinage à la Mecque, où il mourut au bout de trois ans.

Maître du Caboul et du Candahar, Humayoon hésitait à entreprendre la conquête du reste de l’empire. À la mort de Selim-Shah, de nombreuses lettres de Delhi l’invitaient pourtant à marcher sur sa capitale : les diverses tribus des Afghans se trouvant en guerre les unes avec les autres, l’occasion était favorable ; mais Humayoon, dépourvu d’argent suffisant pour lever et entretenir une armée, n’osait commencer cette entreprise. Cependant le hasard l’y décida. Pendant une chasse, un de ses conseillers, de ceux qui voulaient l’expédition,