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Khan. Ce dernier n’avait que 50,000 hommes ; mais dans l’armée d’Humayoon se trouvaient quelques Afghans, un certain nombre de partisans de leur ancien gouvernement. Ils rejoignirent en grand nombre Sheer-Khan. Cet exemple fut suivi ; l’empereur, dont la fortune semblait désespérée, se vit en un moment abandonné par la presque totalité de ses partisans. Les pluies étant survenues, il se trouva dans l’obligation d’abandonner son camp ; pendant l’exécution de ce mouvement, il fut attaqué par Sheer-Khan, et la fortune lui fut encore contraire, ce qui l’obligea de se réfugier de nouveau à Agra. Forcé bientôt d’en sortir ; il erra quelque temps çà et là d’une province à l’autre. Trahi une dernière fois par le gouverneur de Maldew, qui se proposait de le livrer à ses ennemis, il prit le parti de se diriger vers la Perse. Accompagné d’un petit nombre de serviteurs fidèles, il traversa un désert de sable où grand nombre de ses compagnons devinrent fous de soif. Après beaucoup d’autres cruelles aventures, il arriva enfin à la cour du shah. Pendant la fuite d’Humayoon, pendant que le chef de la dynastie mogole se trouvait réduit à de si pénibles extrémités, naquit Ackbar, sous lequel cet empire devait monter à l’apogée de sa splendeur.

Sheer-Khan, immédiatement après sa victoire, prit le titre impérial de shah (1540). Il s’occupa de réduire à l’obéissance les provinces de l’empire ; et bientôt son autorité fut reconnue des bords de l’Indus à la baie du Bengale ; domination plus éten-