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Mais Humayoon voulait avant tout éviter une guerre avec son frère, il se hâta de lui conférer le gouvernement de toutes les contrées comprises entre l’Indus et la Perse, à la seule condition d’une sorte de dépendance purement nominale. La nature avait fait d’Humayoon un prince d’habitudes paisibles, de mœurs pacifiques ; la destinée ne lui en réservait pas moins une vie guerrière et agitée. Le joug de la conquête s’était appesanti depuis trop peu de temps sur les Afghans pour qu’ils s’y fussent déjà accoutumés. Leurs fréquentes révoltes remplirent de trouble les dix années qui suivirent l’élévation au trône du second empereur mogol. Mahmoud, un prince de l’ancienne dynastie, proclamé par quelques omrahs puissants, ralluma la guerre dans les provinces de l’est. Balladur, roi de Guzerate, se trouva poussé aux hostilités pour se venger de la protection accordée par l’empereur au rajah de Chitore ; promptement vaincu, il perdit le royaume de Guzerate. Mais à cette époque, une autre insurrection qui devait avoir des suites plus sérieuses, éclatait au Bengale, excitée par Sheer-Khan, gouverneur de la province. Humayoon se hâta de se porter de ce côté. Le roi de Guzerate profitant de cette absence, recouvra une partie des provinces qu’il avait récemment perdues. Encouragé par ces circonstances désastreuses, Kamiran, frère d’Humayoon, quitta, Lahore à la tête de 10,000 chevaux et marcha sur Delhi ; Hindul-Mirza, l’autre frère d’Humayoon, se joignit aux rebelles. Bientôt cependant