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leur mieux les Indous. Façonnés depuis long-temps à leur joug, ceux-ci croyaient en quelque sorte combattre pour eux-mêmes en versant leur sang pour d’anciens maîtres. Bientôt, sous les ordres de quatre chefs afghans, 100,000 hommes marchèrent contre Delhi. Ayant peu de confiance dans le petit nombre de chefs afghans ou indous qui l’avaient rejoint, Baber commença par renvoyer leurs propres troupes dans plusieurs provinces éloignées ; il leur en confia la défense ; et alors, avec ses seuls Mogols, marcha à l’ennemi. Le début de la campagne lui réussit mal ; son avant-garde rencontra les Afghans dans le voisinage de Byana, au moment où elle s’y attendait le moins, et fut repoussée avec grande perte. Cet échec jeta dans les rangs des Mogols une consternation que de mauvaises nouvelles arrivant de toutes parts vinrent augmenter. Les prédictions d’un astrologue en grande renommée achevèrent bientôt de mettre le comble à leur effroi. La planète de Mars se montrait tous les soirs à l’ouest ; cela pouvait-il signifier autre chose, sinon que tous ceux qui marcheraient dans cette direction y rencontreraient inévitablement ruine et destruction ? Baber, s’apercevant du mauvais effet produit sur l’esprit de ses soldats par l’ensemble de ces circonstances, assembla un grand conseil de guerre. Le plus grand nombre des officiers qui le composaient se montra effrayé de la grande supériorité numérique de l’ennemi ; ils opinèrent pour une prompte retraite sur le Punjaub, après avoir laissé une forte