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Lody ne s’élevait pas à moins de 100,000 hommes et 1,000 éléphants de guerre. Malgré tout, et quoique les Usbecks, avec lesquels j’étais alors en guerre, n’attaquassent sur mes derrières, je ne m’en hasardai pas moins à m’attaquer à un ennemi tel qu’Ibrahim. Je recueillis le fruit de mes travaux, et l’Indostan fut ma conquête. Je ne dois pas attribuer ce résultat à mes seuls efforts, je le rapporte au Tout-Puissant, à qui il plut de venir au secours de ma faiblesse. »

À son entrée à Delhi, Baber s’empressa de pénétrer dans le trésor impérial : il fit à son fils Humayoon le don de 350,000 roupies, il donna à son cousin Mahomet-Mirza quatre magnifiques boucliers et 200,000 roupies en argent ; il distribua encore de riches présents, non seulement à ses officiers, à ses soldats, mais encore aux marchands qui suivaient l’armée. Ce qui resta du trésor impérial, après toutes ces largesses, fut envoyé à Caboul, pour être partagé entre les habitants : générosité voisine de la prodigalité, qui valut à Baber le surnom de Kullundur, ou qui ne garde rien pour le lendemain. Mais la sécurité de Baber ne devait pas être de longue durée ; les Afghans sentaient plus vivement que jamais leur aversion pour la race mogole ; de tous côtés ils s’armaient, réparaient les forteresses, refusaient presque partout soumission aux vainqueurs ; la plupart des provinces étaient en pleine révolte. Les chefs principaux s’unirent dans une commune résistance contre Baber ; ils élurent