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mière est le sultan Mahmoud-le-Gaznevide, dont les descendants ont régné sur l’Inde ; la seconde, le sultan Mahomet-le-Gaurien et ses lieutenants, qui ont aussi régné long-temps ; enfin la troisième c’est moi-même. Mais mon entreprise n’a aucun trait de ressemblance avec celles des deux princes que je viens de nommer. Lorsque le sultan Mahmoud-le-Gaznevide pénétra dans l’Inde, il était le souverain paisible et universellement reconnu de Mawur-al-Nehr, Kharismé et Korassan ; et si son armée ne montait pas à 200,000 hommes, elle dépassait de beaucoup 100,000. À cette époque encore, le pays, au lieu d’obéir à un seul monarque, était divisé en un grand nombre de petits rajahs. Quant au sultan Mahomet-le-Gaurien, s’il est vrai qu’il ne fut pas lui-même prince souverain, toutefois son propre frère régnait sur le Khorassan, et ses troupes ne montaient pas à moins de 120,000 hommes ; alors aussi l’Inde se trouvait divisée en grand nombre de petits princes. Pour moi, quand je fis ma première entreprise sur l’Inde, je n’avais avec moi que 15,000 hommes ; plus tard, j’en effectuai la conquête avec 12,000 seulement. Je gouvernais le Budukhstan, Caboul et Candahar, mais ne touchais pas la moitié des revenus de ces provinces ; la plus grande partie de leurs ressources était employée à les défendre elles-mêmes d’une attaque étrangère. Depuis Birah jusqu’à Berar le pays obéissait aux Afghans, qui pouvaient mettre en campagne 500.000 soldats ; le jour de la bataille l’armée d’Ibrahim