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jours auparavant d’infliger avant peu un prompt châtiment à Baber ; à l’aide de deux épées il montrait en même temps quelle serait la nature de ce châtiment. Le vainqueur le fit paraître en sa présence, portant ignominieusement suspendues au cou ces deux épées. Ce fut d’ailleurs toute la vengeance qu’il en tira. Au fait des dissensions qui prévalaient parmi les chefs afghans, Baber se décida à ne pas différer plus long-temps le siège de la capitale ; des mécontents de la cour de Delhi le conviaient depuis long-temps à cette expédition par de nombreuses lettres. Un corps d’armée ennemi sous les ordres de Humeer-Khan était campé à Kuggur ; Humayoon, fils de Baber, courut à sa rencontre et le dispersa. C’était le premier combat auquel il assistait, et l’on vit Baber verser des larmes de joie à la nouvelle de ce succès. Peu de jours après, un des grands officiers de l’empereur l’abandonna ; à la tête d’un corps de 3,000 chevaux il vint se réunir aux Mogols. De son côté, Ibrahim Lody ayant quitté Delhi, marchait en toute hâte à la rencontre de ses ennemis ; son avant-garde, composée de 27,000 chevaux, était sous les ordres de Dawood-Khan. L’avant-garde mogole l’ayant rencontré, un engagement suivit, où celle-ci demeura victorieuse ; sept éléphants et un grand nombre de prisonniers tombèrent aux mains des vainqueurs. Par une politique impitoyable, Baber fit sur-le-champ mettre ceux-ci à mort. Il voulait suppléer par la terreur à ce qui lui manquait de forces réelles.