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ter de ce moment, vingt années s’écoulèrent pour Baber au sein des vicissitudes les plus variées : tantôt ayant doublé, triplé ses États par ses conquêtes, tantôt réduit à se cacher, ou à courir le pays à la tête de 40 ou 50 cavaliers. Bien des fois son courage et son génie guerrier le tirèrent des situations les plus difficiles ; plus d’une fois il releva sa fortune d’une ruine en apparence définitive. À la fin cependant il se vit chassé de la plus grande partie du domaine de sa famille ; et c’est alors qu’il conçut le projet de se dédommager au midi de ses pertes au nord ; l’état de faiblesse et de confusion où trouvait l’empire de Delhi lui promettait en effet de faciles conquêtes. Néanmoins, il commença par échouer trois fois dans ce projet, tantôt par l’inferiorité de ses forces, tantôt en raison des circonstances qui le rappelèrent précipitamment dans ses États.

Animé, non découragé par ce mauvais succès, Baber fit avec ardeur tous les préparatifs d’une quatrième expédition. Le 15 octobre 1525, après avoir traversé l’Indus, il passa la revue de son armée sur les bords mêmes du fleuve. Cette armée ne comptait que 19,000 soldats, à la vérité d’hommes d’élite, endurcis dans ses guerres précédentes. Ibrahim Lody occupait alors le trône de l’Indostan. Baber s’avança aussitôt vers Mulwut, qui capitula au bout de quelques jours. Dowlut-Khan, un des lieutenants de l’empereur, s’y était enfermé pour la défendre, il s’était vanté peu de