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tèrent pas le conseil, et Mahmoud s’en vengea en désolant leur pays par le fer et la flamme. Sumnaut était un château fort situé sur le territoire de Guzerate, près de la cité de Dice, baigné de trois côtés par la mer. Il trouva la plus de résistance qu’il n’en avait encore rencontré dans l’Indostan. Les prêtres et la garnison de la pagode la défendirent avec toute l’obstination du désespoir et du fanatisme ; de plus, une armée considérable se rassembla dans les environs pour marcher à son secours. Mahmoud triomphe pourtant de tous ces obstacles. Il entre dans le temple, s’enflamme d’indignation à la vue d’une gigantesque idole, et lui portant un coup de sa masse de fer, lui abat le nez. Les brahmes émus se précipitent aux pieds du conquérant ; ils lui offrent de l’argent, de l’or, des pierreries, à la condition qu’il épargnera le dieu ; les grands officiers de son armée le supplient d’accepter. Mahmoud s’écrie : « Je suis fait pour briser, non pour vendre des idoles. » D’un nouveau coup frappé de toute sa force il ouvre le ventre de la statue ; et aussitôt un torrent de diamants, de perles et de rubis, s’échappe de la large blessure. C’était tout un trésor amassé depuis des siècles par les brahmes desservants du temple. Il devint la récompense de la sainte inflexibilité du vrai croyant. Le reste du Guzerate ne tarda pas à soumettre ; la beauté du pays, la fertilité du sol, la salubrité du climat, parurent au conquérant au-dessus de tout ce qu’il connaissait. Il résolut d’y transporter sa résidence et d’abandonner Ghizni à