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dissait à leurs dépens ; mais à sa mort son œuvre se brisait, ses conquêtes retournaient à leurs anciens possesseurs : du moins tel semble avoir été le cours ordinaire des choses. Parmi les nombreux rajahs qui s’opposèrent tout d’abord aux progrès de la conquête musulmane, on remarque au premier rang ceux d’Oojeen, Gwalior, Kallinger, Kanojee, Delhi et Ajmère : il ne serait donc pas dénué de toute probabilité de supposer que c’étaient là autant de centres de domination dans la presqu’île. Mais les autres rajahs étaient-ils indépendants de ceux-la, ou bien reconnaissaient-ils leur autorité ? on l’ignore. Suivant toute probabilité, ils tenaient à ces princes par une sorte de sujétion dont la nature et la force nous échappent ; une sorte de lien se relâchant en temps ordinaires, se resserrant quand un danger commun venait contraindre à chercher leur salut dans l’union. Ce ne sont là, du reste, que de simples conjectures plus ou moins probables. L’histoire n’est pas un produit de l’Inde et n’a jamais pu s’y acclimater ; le peu que nous savons de la sienne, c’est dans celle de ses conquérants que nous le lisons.

Vers l’année 1000 de l’ère chrétienne, Mahmoud, suivant l’expression de l’historien persan, tourna sa face du côté de l’Inde. Cette expédition paraît avoir eu pour but de ramener à l’obéissance quelques petits princes de ce pays qui s’étaient révoltés après s’être soumis à son père. Il renouvela son invasion l’année suivante, et cette fois pénétra si