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effectivement peu à peu un ascendant qu’ils ne devaient plus perdre. Un jeune homme, récemment perdu dans la foule, comme tous les hommes vraiment importants nés de la circonstance, vient le leur restituer. Les chances de la guerre étaient encore défavorables aux Anglais, le principal corps d’armée se trouvait bloqué dans Pondichéry ; Clive se présente tout-à-coup devant le conseil de Madras, et, après quelques difficultés, parvint à s’en faire écouter. « Nous sommes, dit-il, les plus faibles sur la défensive : en bien ! prenons une offensive hardie ! au lieu d’attendre les Français dans Tritchinopoly, allons les attaquer dans Arcot. » On écoute ce conseil ; Clive, chargé de l’exécution, attaque Arcot, s’en empare, puis le défend ensuite avec le même succès, contre les forces des Français et de leurs alliés qui veulent le reprendre. À compter de ce moment, tant le génie d’un homme peut peser parfois dans la balance des destinées humaines, la fortune abandonna à jamais les Français. Dupleix, bientôt rappelé en France, va y expier ce crime du génie que les hommes pardonnent si rarement. Godeheu le remplace. Un traité provisoire contient la ruine des intérêts français ; promptement ratifié à Paris, il arrache à un historien anglais ces ironiques paroles : « Il est douteux qu’aucune nation ait jamais fait autant de sacrifices à la paix que les Français dans