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soumission ou pour mieux dire d’abnégation de la femme à l’égard de l’homme, est sans doute cette coutume célèbre, dont nous avons déjà parlé, qui conduit les veuves à se brûler sur le corps de leurs maris. Pendant bien des siècles aucune femme n’avait eu l’idée qu’elle devait se séparer, sur le bûcher, de celui dont elle avait partagé la couche.

Les Indous ont une sorte de mollesse féminine dans leur constitution, leurs manières, leurs discours ; c’est le résultat de causes en partie physiques, en partie morales. Leur tempérance est extraordinaire ; ils s’abstiennent de toute nourriture substantielle, ils vivent dans un climat énervant ; de là une constitution faible, sans énergie, que chacun transmet à ses descendants, encore un peu plus affaiblie qu’il ne l’a reçue de ses pères. L’extrême circonspection naturelle à l’Indou est encore augmentée par la crainte où ils sont sans cesse d’offenser tout ce qui a vie, même dans les espèces d’animaux les plus inférieures ; il ne saurait marcher, se remuer, sans courir le danger de se rendre coupable de quelque meurtre irréparable : il craint encore de se trouver tout-à-coup souillé par le contact d’un étranger ou d’un homme de caste inférieure. Les Indous ont en général de beaux traits, sont bien proportionnes, et la beauté des femmes est souvent admirable. Dénués de force musculaire, ils sont en général d’une agilité et d’une adresse extraordinaires : les messagers indous peuvent faire cinquante milles par jour pendant