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est puissant ; celui qui peut donner de l’argent ; celui qui est honnête ; enfin celui qui est attaché par le sang au précepteur. Le précepteur doit instruire son élève, lui enseigner les purifications, les bonnes coutumes, l’entretien du feu sacré, les saints rites du matin, du midi et du soir. Le grand objet de son attention et de sa sollicitude est la lecture des Vedas. La durée de cette première période est très indécise : elle peut s’étendre depuis le moment où l’étudiant commence la lecture des textes sacrés jusqu’au moment où il les comprend ou est censé les comprendre, c’est-à-dire depuis neuf jusqu’à dix-huit, trente-six ans, et quelquefois encore au-delà ; elle peut même durer toute la vie, ce dont il lui est tenu un grand compte dans la vie à venir. Un brahme qui n’a pas cessé d’accompagner son précepteur jusqu’à la mort passe directement, selon Menou, dans l’éternelle demeure de Dieu. Cependant le mariage n’en est pas moins un devoir religieux dès que la période d’étudiant a cessé ; à très peu d’exceptions près, nul homme ne néglige ce devoir. Les cérémonies des obsèques à l’égard des ancêtres ne peuvent être accomplies que par un descendant mâle ; comme, de plus, quelque négligence dans ces obsèques a beaucoup d’influence sur la condition du décédé : il en résulte que mourir sans enfant mâle est regardé comme la plus grande calamité.

L’étudiant, dès qu’il est marié, acquiert sur sa femme une autorité aussi absolue que l’était sa dépendance envers son précepteur. Les femmes