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toire. Quant à leurs maris, ils ne pouvaient avoir de droits qui fussent supérieurs à ceux d’un dieu. Touché de l’innocence de leur cœur, Chrishna leur donna entière satisfaction ; et par un miracle continuellement renouvelé, dans cette multitude de femmes, chacune demeura convaincue qu’elle seule avait joui du dieu, qu’il ne l’avait jamais quittée un instant dédaignant en sa faveur les embrassements de toutes les autres. À un âge plus avancé, il mit à mort le cruel ennemi de sa famille, il prit sous sa protection le roi Yudhishtir, qui était tyranniquement opprimé. Il alluma la guerre racontée dans le grand poème épique du Mahabarata, à la conclusion de laquelle il retourna au ciel, ayant laissé à son fidèle ami Ardjoun les instructions comprises dans le Bagavagita. Le neuvième et dernier avatar fut sous la forme de Boudha. Boudha semble avoir été un réformateur des doctrines contenues dans les anciens Vedas ; il fut l’ennemi des sacrifices sanglants prescrits dans ces anciens livres ; néanmoins il est admis comme la neuvième incarnation de Wichnou, même par les brahmes de Casi. Le dixième avatar de Wichnou est encore à venir : cette fois il doit apparaître monté sur un cheval blanc, un cimeterre à la main, brillant comme une comète ; il chassera devant lui les impies et les méchants ; les étoiles tomberont du firmament, le soleil et la lune s’obscurciront, la terre s’écroulera, le serpent Adissechen vomira une flamme terrible, et toutes les créatures seront entraînées dans l’abîme.