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tisans, etc. Une tribu d’entre eux fut consacrée au tissage des étoffes, une autre au travail du fer, une troisième à celui des bois, etc., jusqu’à ce qu’ils fussent divisés en autant de classes qu’il y avait de métiers ou professions. Par ce sage règlement les besoins toujours croissants de la société furent satisfaits ; l’ordre social fut raffermi par ceux qui l’avaient d’abord fort dangereusement menacé.

Les livres sacrés portent à trente-six le nombre de ces classes impures ou mélangées. La plus haute est celle qui est née d’un brahme et d’une femme de la caste des chactryas ; elle a pour emploi d’enseigner aux jeunes chactryas les exercices militaires. La plus basse provient du mélange des sudras avec les femmes des classes supérieures : cette tribu appelée chandala, n’est regardée qu’avec horreur. Elle a pour profession d’enlever des corps morts, d’exécuter les criminels, d’accomplir enfin toutes les fonctions considérées comme malpropres ou déshonorantes. Les classes impures sont placées, à l’égard des sudras, dans une situation bien plus vile encore et plus dégradante que ceux-ci à l’égard des classes supérieures. Les membres de ces castes sont relégués dans certains endroits hors des villes qu’il leur est défendu de souiller de leur présence ; s’ils rencontrent un homme des hautes classes, ils sont tenus à l’éviter de peur de le souiller par leur seule présence. Au Malabar, un guerrier ou naïr a le droit de tuer un homme de la classe des ouliahs qui ne se serait pas dérangé assez vite de son