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la société au milieu de laquelle ils se trouvaient jetés sans en faire partie ; le mal ne tarda pas à devenir considérable. Voici comment les choses s’arrangèrent suivant les Indous.

Après une longue suite de bons rois sous l’empire desquels les peuples avaient joui d’un bonheur sans mélange, il vint un mauvais roi sous la domination duquel les lois furent violées. Les hommes nés du mélange des castes se multiplièrent il tel point qu’ils menaçaient de devenir plus nombreux que ceux compris dans les quatre castes. Les brahmes effrayés du danger que courait la société tout entière, mirent ce mauvais roi à mort ; bien plus, par leur toute-puissance miraculeuse, ils lui donnèrent un successeur qu’ils se plurent à douer des plus excellentes qualités. Malgré toutes les vertus du nouveau roi, le trouble et le désordre continuèrent ; le nombre des gens sans caste allait sans cesse en augmentant. Bien long-temps le bon roi ne sut que faire pour arrêter le mal ; après beaucoup de réflexions il finit cependant par y trouver le remède suivant. Certains arts, certaines industries, certains métiers, inconnus dans les temps où avait été faite la première division des castes, étaient nés depuis lors des progrès de la société ; ils étaient devenus nécessaires. Or, le roi imagina de diviser en classes nouvelles les hommes nés du mélange des anciennes castes, et d’attacher chacune de ces classes à la culture de certains arts, à la pratique de tel ou tel métier, de telle ou telle industrie ; il en fit des commerçants, des ar-