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avoir sur les indigènes les Anglais, c’est-à-dire la nation douée entre toutes de consistance et de fermeté, devient dès lors évidente. En peu d’années ils devinrent de la sorte les possesseurs d’une partie des revenus et du territoire du Bengale.

Alors l’Angleterre et la France se trouvèrent en présence. La Compagnie française avait suivi, à la côte de Coromandel, la même marche que l’Angleterre au Bengale ; elle aussi était devenue une puissance territoriale. Elle comptait dès lors parmi les grandes puissances de la Péninsule. La guerre ayant éclaté en Europe entre l’Angleterre et la France, en 1744, quelques esprits élevés conçurent un dessein généreux, celui de conserver, malgré cela, la paix dans l’Inde entre les deux Compagnies. Dupleix, gouverneur de Pondichéry, s’y associa avec empressement. Par l’élévation de son esprit, il se trouvait naturellement porté à goûter ce qu’il y avait de beau, de philanthropique, dans cette tentative ; d’un autre côté, occupé de conquêtes à l’intérieur, il devait redouter tout ce qui pouvait le contraindre à distraire de cet emploi les forces dont il disposait. Toutefois, la guerre ne tarda pas à éclater, et d’abord avec de grands succès pour la France. Au dire des Anglais, dont les témoignages abondent à ce sujet, les Français avaient sur eux une supériorité extrême ; ils n’étaient