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pag. 80-81.) » Les professions des castes n’étaient pas moins distinctes que ces castes elles-mêmes : les brahmes remplissaient les fonctions du culte les chactryas faisaient la guerre, les vaysiahs le commerce, les sudras s’occupaient du labourage et de tout ce qui concerne les travaux de la terre.

Certaines fonctions, certains emplois, certaines professions furent assignés dès l’origine par le législateur aux membres de chacune des castes. Cependant quand un brahme, en raison de circonstances fâcheuses, ne saurait vivre de ses fonctions de brahmes, il lui est permis de suivre la profession des armes comme un chactrya ou les diverses industries du vaysiah ; seulement il ne peut jamais se dégrader au point de se mêler des professions du sudra. Le chactrya peut aussi descendre aux emplois du vaysiah, le vaysiah à quelques uns de ceux du sudra. Dans cet arrangement, comme partout ailleurs dans la législation indoue, les avantages sont tous pour les classes supérieures. Le mariage n’était permis qu’entre membres d’une même caste ; les lois avaient réservé leurs grandes rigueurs contre le mélange des castes par l’union des sexes. Les instincts de la nature ne pouvaient manquer de triompher en ce point des sévérités du législateur : le mélange des sexes eut lieu, malgré les barrières posées par la loi ; et de là naquirent des enfants qui n’appartenaient à aucune caste. Ces malheureux, voués à l’infamie par le seul fait de leur naissance, ne pouvaient être qu’hostiles à