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offerte par elle au gouvernement, et le privilège qu’elle avait à cette époque pour vingt-deux ans encore lui fut assuré jusqu’en 1780. Cinquante années de durée, un demi-siècle d’existence lui était tout-à-coup assuré, à elle qui jusqu’à ce jour n’avait vécu, pour ainsi dire, qu’au jour le jour ; c’était tout un avenir qui se trouva rempli d’événements dont la portée dépassa toute prévision. Nous ne tarderons pas à nous en occuper, mais nous dirons d’abord quelques mots du gouvernement intérieur de la Compagnie, de ses lois, de son mode d’expédition des affaires, de l’organisation de son commerce, etc. La constitution d’un État a un rapport nécessaire à son histoire : or, la Compagnie, qui jusqu’à présent n’a été qu’une simple association commerciale, va tout-à-l’heure s’élever au rang des puissances politiques.

Dans la première période de l’existence de l’ancienne Compagnie, les choses se passaient fort simplement. Les possesseurs des fonds engagés dans le commerce de l’Inde se réunissaient de temps à autre pour s’occuper de leurs intérêts ; c’étaient par conséquent des assemblées ou cours des propriétaires. En se séparant, ceux-ci chargeaient quelques uns d’entre eux d’expédier les affaires qui pourraient survenir jusqu’à leur prochaine réunion : on appelait comité la réunion des propriétaires chargés de ce mandat. La moindre somme donnait le droit à son propriétaire de faire partie soit de la cour des propriétaires, soit du comité ;