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cation faite aussi trois années d’avance, continuerait d’exister, etc., etc. En conséquence de cet acte du parlement, une charte fut délivrée sous la date du 3 septembre, qui constituait les souscripteurs du capital de 2, 000, 000 en une corporation sous le nom de Société générale. Cette charte autorisait les souscripteurs à commercer chacun pour son propre compte. Mais la majeure partie des souscripteurs désirait que la Compagnie exploitât un même fonds social ; en conséquence, une nouvelle charte constitua ces derniers, exclusivement des autres, en une Compagnie de ce genre sous ce nom : « Compagnie anglaise trafiquant aux Indes orientales. » L’ancienne Compagnie, qui, aux termes de sa charte, avait un droit exclusif au commerce de l’Inde jusqu’à la cessation de son privilège, notifiée trois années d’avance, se plaignit avec raison de l’injustice qui lui était faite. C’était sans doute une mesure singulière que d’abolir un monopole au nom de la liberté, pour en constituer un autre. Il était plus singulier encore de prendre à ce dernier corps commercial qui venait d’être constitué, la totalité même de ses fonds, sous le nom de prêt au gouvernement ; c’était vouloir qu’il fit un grand commerce sans argent.

L’ancienne Compagnie ne se tint pas pour battue, et fit habilement ses dispositions. Aux termes de sa charte, elle était autorisée à commercer dans l’Inde encore pour trois années : elle résolut d’employer activement ce temps. De plus,