Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pagnie, les arguments des deux associations furent présentés dans toute leur force, discutés dans tous leurs détails. Les avocats de l’ancienne Compagnie disaient : « Toute infraction aux promesses d’une charte déjà accordée est contraire à la bonne foi, contraire à la justice ; ce procédé, aussi imprudent qu’illégal, ne peut manquer d’avoir pour résultat de détruire à tout jamais la sécurité d’engagement d’où pouvait dépendre l’industrie d’une multitude d’individus, la prospérité même de la nation. Les sociétaires de l’ancienne Compagnie, par concession royale, sont devenus seigneurs et propriétaires à Bombay ; par leurs propres efforts, à leurs propres dépens, ils ont acquis en terres, en droits de douane, en taxes, un revenu annuel de 44,000 livres, etc., etc » — La nouvelle association, par l’organe de ses partisans, répliquait : « Nous ne sollicitons rien que de juste et de légal ; il est urgent d’annuler par voie législative une charte de privilège reconnue nuisible aux intérêts du plus grand nombre ; autrement ce serait consacrer ce principe qu’une erreur, des qu’elle est commise par le gouvernement, devient à tout jamais irréparable ; mais tous les précédents de la chambre sont heureusement contraires à cette prétention. La question n’est pas de savoir si la Compagnie a érigé des forts, des factoreries, acquis des territoires, etc., mais seulement si la manière dont elle fait son commerce est ou n’est pas profitable à la nation. Or, quel est