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à la somme de 90,000 livres sterling. Le duc de Leeds fut accusé d’avoir touché pour sa part 5,000 livres. Les communes votèrent sa mise en accusation devant la chambre des lords ; mais plusieurs autres grands personnages étaient intéressés dans cette affaire ; les choses traînèrent en longueur, les principaux témoins disparurent, le parlement fut prorogé, enfin d’autres événements firent oublier l’accusation.

À peine échappée la ce péril, la Compagnie se trouva bientôt exposée à un autre plus imminent : une association rivale sollicita du gouvernement la faculté d’entrer en concurrence avec elle pour le commerce de l’Inde. Le ministère se trouvait comme de coutume en grand besoin d’argent ; il imagina de tirer parti de ces prétentions opposées en faisant payer chèrement le monopole à celle des deux associations qui l’obtiendrait définitivement. La Compagnie, en échange de la continuation et de la sanction de son privilège par le parlement, offrit de prêter au gouvernement la somme de 700,000 livres sterling à quatre pour cent d’intérêt. L’association nouvelle fit des propositions plus séduisantes encore : elle offrait d’avancer 2,000,000 de livres sterling, à la condition d’être investie du même monopole ; elle demandait en même temps qu’il lui fut loisible de ne pas trafiquer sur un fonds social, à moins qu’elle-même n’en sentît par la suite la nécessité. Un bill ayant été présenté au parlement pour l’organisation de la nouvelle Com-