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qu’on y avait éprouvés, et qu’on était disposé à considérer comme purement accidentels, Madagascar qui avait un sol fertile, une population nombreuse qu’on se flattait de trouver intelligente et docile, fut choisi encore cette fois comme le berceau des établissements naissants.

De 1665 à 1670, la Compagnie y fit quelques expéditions ; déçue dans ses espérances, elle rendit l’île au gouvernement, et dirigea ses vues sur Surate, propre à devenir le centre du commerce dans toute l’étendue de son monopole. Là durent se faire la vente des marchandises apportées d’Europe, l’achat de celles que la Compagnie se proposait d’y importer. Déjà entrepôt des produits de plusieurs contrées voisines, Surate se présentait pour ainsi dire tout naturellement pour cette destination. La Compagnie voulait encore un port indépendant au centre de l’Inde : elle fit une tentative sur un de ceux de l’île de Ceylan, occupé par les Hollandais, à l’époque même où Louis XIV envahissait la Hollande. La flotte française repoussée se présenta devant Trincomalee qui se rendit sans résistance ; elle s’empara encore sur la côte de Coromandel de Saint-Thomas, conquête qui devait être peu durable ; les troupes de la Compagnie se trouvèrent dans l’obligation de l’évacuer deux années après. La célèbre ambassade du roi de Siam à Louis XIV ayant eu lieu en 1684, Louis XIV essaya de tirer parti en faveur de la Compagnie des bonnes dispositions de ce souverain étranger ; il en-