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quelques privilèges dont ne jouissaient pas ces dernières. Le privilège fut accordé pour cinquante ans, laps de temps qui devait enhardir la Compagnie à former de grandes entreprises, en lui donnant la certitude de profiter de leurs résultats. Tout étranger prenant un intérêt de 20,000 livres (tournois) était naturalisé de fait ; tous les matériaux qui pouvaient servir à la construction des vaisseaux de la Compagnie, à leur armement, à leur équipement, furent exempts de tout droit de douanes, soit à l’entrée, soit à la sortie. L’État payait une prime d’exportation, de 50 francs par tonneau, pour toute marchandise qui serait portée aux Indes, et une prime d’importation, de 75 francs, pour toutes celles qui en seraient rapportées. Le gouvernement s’engageait à soutenir par les armes les établissements de la Compagnie, à faire escorter ses convois par des escadres de guerre, aussi nombreuses que les circonstances pourraient l’exiger, etc., etc. ; enfin des honneurs, des titres, des grades, accordés seulement jusque là au service du roi, furent promis, en son nom, à ceux qui se distingueraient à celui de la Compagnie. Le fonds social fut fixé à 15,000,000, qui en représenterait 60 d’aujourd’hui. Le gouvernement s’engageait à prêter à la Compagnie le cinquième de ce capital pendant dix ans ; le reste fut facilement fourni par les particuliers, qui se portèrent avec avidité vers ce nouveau commerce où tout faisait présager d’immenses bénéfices. Madagascar, malgré les malheurs