Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

diction sur ces habitants ; toutes contestations devant les tribunaux du nabob tournaient presque inévitablement contre eux ; leurs fréquents rapports avec les Anglais inspiraient à leurs compatriotes une sorte de haine et de défiance. Mais cette juridiction ne pouvait être acquise qu’avec le consentement du nabob qui l’avait toujours refusé. Les Anglais auraient aussi beaucoup désiré avoir un fort pour se garantir, eux et leurs propriétés, de toute attaque violente, de toute spoliation injuste ; ils avaient vainement essayé d’acheter ce privilège du nabob ; celui-ci avait toujours repoussé cette demande, non moins obstinément que la précédente. Mais un événement imprévu leur valut tout-à-coup ces deux privilèges, au moment où ils y comptaient le moins. Les rajahs de la rive occidentale de Hoogley prirent les armes en 1696, à l’instigation et sous les ordres du rajah de Burdwan ; la domination de celui-ci, très étendue, renfermait dans son sein les principaux établissements des compagnies anglaise, française et hollandaise. En ce moment, les troupes du nabob étant occupées près de Dacca, les révoltés purent faire des progrès considérables avant qu’il fût possible de s’opposer à leurs entreprises. Dès le commencement de la guerre, les comptoirs européens augmentèrent leurs troupes, et se déclarèrent pour le nabob ; ils lui demandèrent la permission de se mettre en état de défense contre un ennemi, irrité de l’affection qu’ils lui avaient témoignée. Le nabob les