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sait pas que de contraster avec la pompe de leur titre. Arrivés au pied du trône, ils s’agenouillèrent, confessèrent leur faute, implorèrent le pardon de l’empereur, et le supplièrent d’éloigner ses troupes de Bombay. Aureng-Zeb était naturellement porté à la clémence ; d’ailleurs les bénéfices du commerce avec les Anglais commençaient à se faire sentir dans le trésor impérial, aussi se laissa-t-il facilement persuader. Il consentit à rendre Bombay aux Anglais, à la seule condition que sir John Child quitterait immédiatement les Indes pour n’y revenir sous aucun prétexte ; que de plus les sujets mogols dont les biens avaient été pillés pendant la guerre recevraient un dédommagement convenable. Le nabob du Bengale, de son côté, éprouvait quelque étonnement de la résolution prise par les Anglais d’abandonner le Bengale ; il craignit que l’empereur ne le rendît lui-même responsable de la perte de ce riche commerce. Il écrivit une lettre à Madras, où il suppliait les Anglais de revenir, leur promettant de les remettre en possession de tous leurs privilèges. À la réception de cette lettre, Charnock partit de Madras avec ses facteurs et trente soldats, et, arrivé au Bengale, y reçut l’accueil le plus distingué. Ces premières guerres avec les princes du pays, bien qu’elles n’eussent pas eu un succès bien décisif, enhardissaient du moins la Compagnie à élever ses vues au-delà du commerce, et à la tourner vers les conquêtes territoriales. Dans leurs instructions, envoyées à peu près à cette