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avait éclaté cette guerre, à peine fut-elle terminée que personne n’y songea plus ; d’abord ruiné, puis emprisonné, il n’obtint de dédommagement d’aucune sorte.

Le privilège de la Compagnie, depuis l’avènement au trône de Charles II, n’avait point été attaqué ; il le fut de nouveau. Le prospectus d’une nouvelle souscription pour l’exploitation du commerce de l’Inde circula dans le public ; d’un autre côté, le projet de l’établissement d’une autre compagnie des Indes, rivale de celle alors existante, fut présenté au roi et au conseil privé, et accueilli par eux. Ce projet n’eut pas de suite ; mais dès ce moment la Compagnie cessa, comme elle l’avait fait jusqu’alors, de publier le détail exact de ses expéditions, ou du moins ne le fit plus qu’en termes vagues et hyperboliques ; la même politique lui fit cacher son passif, alors fort considérable. En 1676, selon ses adversaires, ses dettes ne montaient pas à moins de 600,000 livres sterling ; elles s’accrurent encore les années suivantes, où elles excédèrent de beaucoup son capital, au dire de ses adversaires.

Loin de diminuer, le nombre des aventuriers qui se lançaient à leurs risques et périls dans le commerce de l’Inde allait en croissant sans cesse. La Compagnie obtint le pouvoir de faire saisir et condamner les vaisseaux employés à ce négoce, toutefois cette mesure était insuffisante à protéger d’une manière efficace son privilège. En 1675, une mutinerie occasionnée par des retranchements de solde eut lieu à Bombay ; elle fut fortement réprimée,