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une extension plus considérable. Mais le crédit de la Compagnie était alors fort bas ; ce fut à grand’peine qu’elle parvint à réaliser une somme de 22,500 livres sterling. La suppression de l’association Courten, promise seulement pour le cas où la Compagnie lèverait un nouveau capital, n’eut pas de suite immédiate. Or l’association Courten se voyant ainsi condamnée d’avance, certaine de ne pouvoir compter sur l’avenir, perdit promptement l’énergie et l’esprit d’entreprise qui pendant quelques instants l’avait distinguée ; tout en éprouvant de la répugnance à s’unir à l’autre compagnie, elle n’osait pourtant rien tenter pour elle-même. Après quelque temps d’hésitation, l’union des deux compagnies fut enfin effectuée, et en 1630 un nouveau fonds social fut formé, où se confondirent leurs capitaux respectifs. La même année, deux bâtiments furent expédiés, portant en billon la somme de 60,000 livres sterling.

En 1642, la Compagnie fit un établissement à Madras. Le désir de posséder une place de sûreté sur la côte de Coromandel, propre à protéger tout à la fois ses marchandises et la personne de ses agents, lui fit embrasser avec joie la permission d’élever des fortifications à Madraspatam ; le fort fut nommé fort Saint-Georges. Mais la cour des directeurs se souvint des conseils de sir Thomas Roë ; elle n’approuva pas tout d’abord cette mesure. Dix années plus tard (1652), les Anglais obtinrent les premiers privilèges dont ils aient