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vengeance de l’insulte subie par la nation. Le roi nomma une commission d’enquête qu’il chargea d’examiner l’affaire. Le rapport de cette commission se trouva d’accord avec les idées qui circulaient dans le peuple, et ordre fut donné par le roi de retenir tous les vaisseaux hollandais qui se trouvaient dans les ports d’Angleterre, jusqu’à ce que satisfaction eût été donnée par le gouvernement de la Hollande. La mesure ayant été signifiée au gouvernement hollandais, il répondit : « Qu’il enverrait des ordres au gouverneur-général de l’Inde, afin que les Anglais pussent se retirer sans payer de droits des établissements hollandais, si bon leur semblait ; que toutes les difficultés seraient soumises au conseil de défense ; que les Anglais seraient autorisés à bâtir eux-mêmes des forts pour la protection de leur commerce, pourvu que ce fût à trente milles de distance des forts hollandais ; que d’ailleurs l’administration de la justice civile et criminelle devait rester aux mains des Hollandais dans tous les endroits soumis a l’autorité hollandaise, autorité qui devait être exclusive dans les Moluques, Banda et Amboyne. » Les Anglais demeurèrent fort mécontents de cette réponse, toutefois les choses en demeurèrent là pour le moment ; l’émotion populaire avait eu le temps de se calmer.

En 1620, deux vaisseaux de la Compagnie, faisant voile de Surate en Perse, trouvèrent le port où ils abordèrent bloqué par une flotte portugaise