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Hollandais soutenaient le contraire : ils prétendaient, que les Anglais devaient aussi entrer en compte de ce qu’avaient coûté les fortifications dans le passé, et soutenaient cette prétention avec beaucoup de hauteur et de roideur. Bientôt les Anglais du conseil de défense déclarèrent l’impossibilité où ils se trouvaient de continuer le commerce, si des mesures efficaces n’étaient pas prises par la métropole pour les protéger contre les procédés oppressifs des Hollandais.

Cette animosité réciproque des deux nations allait croissant sans cesse. Les Anglais se plaignaient d’être chargés d’une part considérable dans la dépense des établissements communs, et de ne jamais être consultés sur l’emploi de l’argent, des hommes et des vaisseaux : Leurs récriminations devenaient de plus en plus violentes, jusqu’à ce qu’éclata la crise si long-temps menaçante. Le capitaine Towerson, neuf autres Anglais, neuf Japonais et un Portugais furent tout-à-coup faits prisonniers à Amboyne par l’ordre des autorités hollandaises ; ils étaient accusés d’avoir ourdi une conspiration pour surprendre la garnison hollandaise et chasser de l’île les Hollandais. Les Anglais ont constamment nié, depuis, la vérité de l’accusation ; ils ont allégué le peu de probabilité qu’en raison de leur petit nombre ils eussent osé former un projet semblable. D’un autre côté, les Hollandais ne craignirent pas de livrer les prisonniers à un jugement public, chose dont ils se seraient probable-