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munitions de guerre en petite quantité ; le gouverneur n’en fit pas moins une assez bonne résistance, et, forcé de rendre la place, il se retira à Batavia avec la garnison. Les Hollandais firent ensuite quelques tentatives, mais qui demeurèrent inutiles, pour reprendre Formose ; ils furent réduits à faire le commerce à Canton, avec la même gêne, la même dépendance, les mêmes humiliations que les autres nations. En 1683, l’empereur de la Chine étendit son autorité sur l’île Formose, et depuis lors aucun peuple de l’Europe n’a songé à s’y établir de nouveau.

Lors de son voyage autour du monde, Magellan avait reconnu les Moluques, ce qui donnait aux Espagnols, d’après les idées de l’époque, le droit exclusif de s’y établir et d’y commercer. Les Portugais, de leur côté, ne manquaient pas de raisons pour faire valoir des prétentions analogues. Charles-Quint consentit à l’abandon des siennes moyennant une somme de 350,000 ducats ; mais plus tard Philippe ayant réuni les couronnes d’Espagne et de Portugal, il fallut bien que les Portugais fussent admis à ce commerce. Réunies sous le même sceptre, les animosités des deux nations n’en éclatèrent pas moins fréquemment ; elles furent de puissants auxiliaires aux Hollandais qui devaient les remplacer et qui demeurèrent en définitive les maîtres du champ de bataille. Les Moluques devinrent le centre de leur puissance dans l’Orient et le plus grand entrepôt de leur commerce ; le girofle et la muscade en étaient