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le fondateur de sa puissance et de son commerce dans l’Orient, mit à la voile avec une escadre de quatorze vaisseaux et quelques yachts. L’amiral Varwick bâtit un comptoir fortifié dans l’île de Java, et fit des alliances ou traités de commerce avec plusieurs princes du Bengale. La guerre ayant éclaté entre lui et les Portugais, l’avantage lui demeura dans la plupart des combats qui suivirent. Les Hollandais ne montraient pas l’intrépidite brillante qui avait autrefois signalé les entreprises des Portugais, mais ils manifestaient cet esprit de suite et de persévérance que le succès manque rarement de couronner. Quelquefois battus, jamais découragés, peu de temps se passait après une délaite avant qu’ils reparussent en forces plus considérables, prêts à tenter l’exécution de quelque nouveau plan. Ils ne visaient point à la gloire, mais au profit ; ils ne combattaient pas pour s’illustrer, mais pour la liberté de vendre et d’acheter ; ils suivaient leurs projets commerciaux avec une persévérance inébranlable, sans jamais s’en laisser détourner par des motifs de gloire ou de vengeance, sans se laisser tenter par la chance de brillantes mais inutiles conquêtes.

Deux fois les Hollandais cherchèrent à s’ouvrir les portes de la Chine ; l’or des Portugais, l’influence des missionnaires catholiques les en firent repousser. Ils se déterminèrent à intercepter les vaisseaux chinois, espérant obtenir par la crainte ce qui avait été refusé à leurs sollicitations. Une flotte portugaise sortit alors de Macao, et, craignant