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un capital prodigieux, ils multipliaient en tous lieux ; ils en possédaient quelques uns des meilleurs : néanmoins la solde morte de leurs troupes absorba tous leurs bénéfices. Prenez ceci pour règle : Si vous voulez du profit, cherchez-le par mer et dans un commerce paisible ; sans aucun doute, c’est un mauvais calcul que d’avoir des garnisons et de faire la guerre dans l’Inde. Ce n’est pas un grand nombre de ports et de résidences qu’il vous convient d’avoir ici : ils augmenteraient vos dépenses sans les compenser. Il vous suffit d’un seul port qui soit favorable à vos chargements. Cela et un bon service de la part de vos employés, c’est tout ce qu’il vous faut. » — Sir Thomas ne croyait pas que la compagnie, dans son propre intérêt, dût s’aviser de traiter avec les États indigènes sur le pied d’un grand État qui entretient des relations avec un autre. — « Un ambassadeur, ajoutait-il, n’est pas en bonne situation dans ce pays-ci ; un agent de moindre qualité ferait mieux vos affaires. Parmi ces fiers Mogols, bien souvent j’ai dû vous faire des ennemis à cause de ma charge, sous peine de la laisser exposer à des indignités. La moitié de la dépense de cette charge suffirait à corrompre toute la cour impériale de manière à en faire votre esclave. Le mieux pour vous c’est de confier le soin de vos affaires à quelque Mogol que vous paierez sur le pied de mille roupies par an, et que vous ferez votre solliciteur à la cour ; une fois autorisé par le roi, il vous servira mieux que dix ambassadeurs. Ayez encore un agent secondaire à votre port