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FRISSON DU RÉEL


C’est la nuit dans les jardins blêmes.
Les grands arbres sont consolés.
Passons, couple pur, étoilés
Ainsi que dans les vieux poèmes.

Sur un fût de marbre appuyés,
Nous dominons la sombre ville.
Une fenêtre, fleur tranquille,
Éclôt dans l’azur à nos pieds.

C’est un foyer voilé qui brille,
Un corps lointain qui tend les bras,
Des rayons étroits, des fronts bas,
L’humble étoile d’une famille…