Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Je vis tes longs cheveux bouclés
Et leur or pâle qui frissonne,
Et ta piété monotone
Dans tes yeux bleus et désolés.

Tu fus la clarté gracieuse
Qui m’environnait, et je sais
Qu’au fond, un peu, tu frémissais
Avec ton âme sérieuse…

Ta robe droite du dimanche
Laissait à nu ton petit cou.
Tu ne me parlais pas beaucoup,
Tu rôdais dans la maison blanche…

… J’entendais rêver des ruisseaux
Sous le repos des saules pâles.
Dans mes mains tristes et royales
J’ai tenu leurs âmes d’oiseaux…