Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Dans son calme fauteuil de bois,
Je vois sa taille qui se penche,
Puis je vois sa figure blanche
Qui sourit parmi les sous-bois.

Ses pieds mignons foulent les mousses,
Les oiseaux ont de petits cris,
Et ses amours et ses yeux gris
Sont de vieilles histoires douces.

On eût dit qu’elle allait parler,
Ses lèvres chuchotaient entre elles,
Et l’on voyait dans ses mains frêles
L’habitude de consoler.

Mélancolique et matinale,
Quand je regarde, je la vois,
Très vieille avec sa vieille voix,
Dans les feuilles de soleil pâle.