Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les gloires encor mal acquises,
Les chants encor mystérieux,
Toutes les promesses exquises
Par lesquelles je vivrai vieux…

C’est mon orgueil fou de vaillance,
C’est l’avenir ivre de foi,
C’est la splendeur de mon absence
Quand l’homme rêvera de moi.

L’espérance sage et bénie
Est radieuse au fond de moi,
Et ma gratitude infinie
Attend l’heure où je serai roi.

Sûr d’une vague apothéose,
Je suis le sage aux arbres noirs
Qui se sourit et se repose
Au paradis perdu des soirs !…