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Nous irons dans la vie unis, quoi qu’il advienne,
Et ma route sera la tienne.
Si je sentais tes doigts mourants quitter ma main,
Ton chemin serait mon chemin.


Hélas ! viens avec moi sous les étoiles blanches.
Elles sont dans mon cœur les veilles de là-bas ;
La tristesse du vent monte à l’âme des branches,
Nous parlerons un peu, puis tu t’endormiras.

Le passé se désole au fond des nuits qui meurent.
Nous parlerons un peu d’aube pâle et de foi,
De vieil azur confus où mes souvenirs pleurent ;
Oh ! viens, ta petite âme est triste comme moi.