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XIII

LES GROS MOTS


Barque me voit écrire. Il vient vers moi à quatre pattes à travers la paille, et me présente sa figure éveillée ponctuée par son toupet roussâtre de Paillasse, ses petits yeux vifs au-dessus desquels se plissent et se déplissent des accents circonflexes. Il a la bouche qui tourne dans tous les sens à cause d’une tablette de chocolat qu’il croque et mâche, et dont il tient dans son poing l’humide moignon.

Il bafouille, la bouche pleine, en me soufflant une odeur de boutique de confiserie.

— Dis donc, toi qui écris, tu écriras plus tard sur les soldats, tu parleras de nous, pas ?

— Mais oui, fils, je parlerai de toi, des copains, et de notre existence.

— Dis-moi donc…

Il indique de la tête les papiers où j’étais en train de prendre des notes. Le crayon en suspens, je l’observe et l’écoute. Il a envie de me poser une question.

— Dis donc, sans t’commander… Y a quéqu’chose que j’voudrais te d’mander. Voilà la chose : si tu fais parler les troufions dans ton livre, est-ce que tu les f’ras parler comme ils parlent, ou bien est-ce que tu arran-