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VIII

LA PERMISSION


Eudore s’assit là un moment, près du puits de la route, avant de prendre, à travers champs, le chemin qui conduisait aux tranchées. Un genou dans ses mains croisées, levant sa frimousse pâle — où il n’y avait pas de moustache sous le nez, mais seulement un petit pinceau plat au-dessus de chaque coin de la bouche — il sifflota, puis bâilla jusqu’aux larmes à la face du matin.

Un tringlot qui cantonnait à la lisière du bois, là-bas — ou il y a une file de voitures et de chevaux, telle une halte de bohémiens — et qu’attirait le puits de la route, s’avançait avec deux seaux de toile qui, à chacun de ses pas, dansaient au bout de chacun de ses bras. Il s’arrêta devant ce fantassin sans armes muni d’une musette gonflée, et qui avait sommeil.

— T’es permissionnaire ?

— Oui, dit Eudore, j’en rentre.

— Ben, mon vieux, dit le tringlot en s’éloignant, t’es pas à plaindre, si t’as comme ça six jours de permission dans l’bidon.

Mais voilà que quatre hommes descendaient la route, d’un pied lourd et pas pressé, et leurs souliers, à cause de la boue, étaient énormes comme des caricatures de