cadavres exhumés au cours de cette période, les débris noirâtres de leurs chrysalides apparaissent, selon l’expression d’un médecin légiste, « comme de la chapelure sur les jambonneaux » et que des nuées de mouches s’échappent de la bière quand il arrive qu’on la remonte et qu’on l’ouvre pendant cette phase. La décomposition déliquescente noire est préférée aussi par des coléoptères : les silphides, et les neuf espèces de nécrophores.
Maintenant, la putréfaction a à peu près accompli son œuvre. La période qui s’ouvre est celle de la dessiccation et de la momification du cadavre sous les linceuls et les vêtements empesés par les liquides gélatineux de la période précédente. Tout ce qui reste de la matière molle, de pâte organique, farineuse et friable, et de savons ammoniacaux, est dévoré par une autre espèce de bêtes : des acariens, ronds et crochus, à peine visibles à l’œil nu. De quinze jours en quinze jours, leur nombre décuple : au commencement, il y en avait vingt ; au bout de deux mois et demi, il y en a deux millions.
Aux acariens succède une septième immigration. Ce sont des sortes de mites, les aglossas, qui étaient déjà venues au moment de l’écoulement des acides gras, puis avaient disparu. Celles-là rongent, scient, émiettent les tissus parcheminés, les ligaments et tendons, transformés en une matière dure, d’apparence résineuse — ainsi que les poils, les cheveux et les étoffes. Le corps est d’une couleur dorée, bronzée, et répand une forte odeur de cire.
Enfin, au bout de trois ans, la dernière nuée