gien ». La première génération de ces mouches accourues à l’affreux signal peut former à elle seule dans le cadavre sept à huit générations qui se prolongent et s’entassent pendant trois à six mois : « Chaque jour, dit Mégnin, les larves de la mouche bleue augmentent de deux cents fois leur poids… » La peau du cadavre est alors d’un jaune tirant légèrement sur le rose, le ventre est vert clair, le dos vert sombre. Ou du moins, telles en seraient les teintes, si cela ne se passait pas dans l’ombre.
Puis, la décomposition change de nature. C’est la fermentation butyrique, qui produit des acides gras dénommés vulgairement gras de cadavre. C’est la saison des dermestes, — insectes carnassiers qui produisent des larves munies de longs poils, — et de papillons : les aglossas. Les larves des dermestes et les chenilles des aglossas présentent cette particularité qu’elles peuvent vivre dans les matières grasses « qui se moulent, comme du suif, au fond des bières » ; quelques-unes de ces matières cristalliseront et luiront comme des paillettes, plus tard, dans la poussière définitive.
Voici maintenant la quatrième escouade. Elle accompagne la fermentation caséïque, et elle est composée : de mouches, les pyophilas, qui donnent ses vers au fromage — vers reconnaissables aux sauts caractéristiques qu’ils exécutent — et de coléoptères, les corynètes.
La fermentation ammoniacale, la liquéfaction noire des chairs, appelle un cinquième envahissement : il y a là des mouches, les lonchéas, les ophyras et les phoras, si nombreuses que, sur les