qui était tombé là l’écartaient comme des injures. Leurs figures se considéraient maintenant, à l’affût l’une de l’autre, et je voyais s’agrandir le malentendu où chacun d’eux s’enfonçait.
Le mourant s’était clos, devenu dur et incrédule, devant cet étranger à face vulgaire, dans la bouche duquel les mots de Dieu et de vérité prenaient une allure de comique énorme, et qui voulait qu’on lui ouvrît son cœur.
Il fit pourtant un effort :
— Si j’ai péché en esprit, pour parler comme vous, fit-il, cela prouve que je n’ai pas péché, et pourquoi me repentirais-je de ce qui fut purement et simplement de la souffrance ?
— Oh ! pas de théories. Nous ne sommes pas ici pour cela. Je vous dis, moi, entendez-vous, moi, que la faute commise en esprit est commise en intention, et que c’est par conséquent une faute effective dont il y a lieu de se confesser et de se racheter. Racontez-moi dans quelles conditions le désir vous incita à la pensée coupable ; et dites-moi combien de fois cela s’est produit. Donnez-moi des détails.
— Mais j’ai résisté, gémit le malheureux, c’est tout ce que j’ai à dire.
— Ce n’est pas suffisant. La souillure — vous êtes persuadé maintenant, je présume, de la justesse de ce terme — la souillure doit être lavée par la vérité.
— Soit, dit le mourant, vaincu. J’avoue que j’ai commis ce péché, et je m’en repens.
— Ce n’est pas là une confession et cela ne fait